Cambriolage au Louvre : soixante policiers toujours à la recherche des voleurs de bijoux, le point sur l’enquête

Au lendemain du retentissant vol du Louvre, soixante enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) recherchaient toujours les quatre malfaiteurs repartis avec des bijoux d’une valeur « inestimable », dont le diadème de l’impératrice Eugénie. Le lieu est resté fermé aux visiteurs toute la journée de lundi.

Le spectaculaire cambriolage s’est déroulé dimanche matin, peu après l’ouverture du musée au public. Vers 9 h 30, quai François-Mitterrand, sur lequel donne la galerie Apollon, les quatre malfaiteurs se garent au pied du bâtiment. Cagoulés, deux sont juchés sur des scooters TMax Yamaha. L’équipe actionne le monte-charge d’un camion garé sur le trottoir et dont la nacelle supporte une échelle télescopique. Celle-ci leur permet d’atteindre le premier étage, et la fenêtre de la somptueuse galerie, qu’ils forcent à la disqueuse en quelques minutes, avant de pénétrer dans la pièce.

Passer la publicité

Les alarmes « étaient en fonctionnement », le poste central de sécurité « en a été destinataire », a précisé la procureur Laure Beccuau, dans un communiqué du parquet de Paris. Il « reste la question de savoir si les gardiens ont entendu ces alarmes » et de déterminer si ces alarmes ont bien « sonné » dans la pièce objet du vol. Les voleurs ont « menacé les gardiens présents sur les lieux (…) avec les disqueuses » qu’ils ont utilisées pour fracturer deux vitrines, celle des bijoux Napoléon et celle des bijoux souverains français.

En l’espace de sept minutes, huit bijoux ont été dérobés par les malfaiteurs. Dans leur fuite, ils ont laissé tomber un neuvième bijou, une couronne de l’impératrice retrouvée ensuite par les enquêteurs, en même temps que du matériel utilisé par le commando : deux disqueuses, un chalumeau, de l’essence, des gants, un talkie-walkie et une couverture. Le bijou, serti de 1354 diamants, 113 roses et 56 émeraudes, se trouve « en cours d’examen » a précisé le ministère de la Culture dans un communiqué.

«Une hypothèse de grand banditisme»

Côté enquête, un gilet jaune, dont l’un des malfaiteurs était porteur et retrouvé au niveau du pont de Sully, se trouve également entre les mains de la BRB. D’éventuelles traces d’ADN sur ces divers objets pourraient faire avancer les investigations. Tout comme l’exploitation scientifique du monte-charge, dont le commando ne s’est pas débarrassé avant de prendre la fuite.

Sur BFMTV, dimanche soir, la procureur a expliqué que de possibles « commanditaires » pourraient se trouver derrière ce groupe de voleurs très rodé. L’hypothèse d’une ingérence étrangère n’est à ce stade « pas privilégiée », « on est plutôt dans une hypothèse de grand banditisme », a-t-elle précisé. Avant de noter : « La criminalité organisée peut avoir deux objectifs, soit agir au bénéfice d’un commanditaire », soit vouloir obtenir « des pierres précieuses pour pratiquer des opérations de blanchiment. »

Lundi, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a envoyé une instruction à tous les préfets pour qu’ils renforcent, si nécessaire, les dispositifs de sécurité autour des établissements culturels, dont les musées. Une décision prise après une réunion à Beauvau réunissant autour du ministre de l’Intérieur et de la ministre de la Culture, Rachida Dati, les responsables des services de police.