Dans cette salle de concert, ils sont accueillis comme de vraies rock stars. Les sumotoris japonais signent leur retour à Londres, 34 ans après leur dernière apparition outre-Manche. Un tournoi exceptionnel, à guichets fermés, est organisé au cœur de la salle de concert emblématique : le Royal Albert Hall. La compétition se tient entre le 15 et le 19 octobre.
Devant la foule stupéfaite, les sumotoris prennent la pose en costume traditionnel, dehors, sur les marches du Royal Albert Hall, cheveux tirés en chignons sur le haut de la tête. Huit coiffeurs les accompagnent. Ian et Clare ne s’en remettent pas d’avoir vu ces 40 lutteurs en chair et en os, sous leurs yeux. Ils sont fans depuis dix ans : "Ce sont de véritables pop stars au Japon, ceux-là sont parmi les plus célèbres alors pour nous, être ici, c’est incroyable. Ces dernières semaines, je me disais non, ce n'est pas possible, ils ne vont pas venir", raconte Ian.
Son amie de compléter : "J’ai été totalement submergée, j’ai complètement oublié comment ils s’appelaient tous, c’est terrible. Ça m’a bouleversée ! Je ne peux pas y croire qu’ils soient là. C’est incroyable", s'extasie la jeune femme, les larmes aux yeux.
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Avec sa caméra à la main, Titsuya accompagne les sumotoris. Il est journaliste à la NHK, la chaîne japonaise, et a fait le voyage depuis Tokyo : "Le dernier tournoi de sumo à Londres, c'était en 1991. Ils ont mis 34 ans à revenir. Je suis très étonné, ils sont très populaires à Londres aussi ! Je suis vraiment surpris", témoigne le journaliste.
Parmi les célébrités présentes à Londres, un yokozuna : c'est le rang le plus élevé que peut atteindre un sumotori. Il n'y en a que deux en activité dans le sumo japonais. Le célèbre yokozuna Hoshoryu est le 74e de l’histoire, depuis 1649. Il vient de Mongolie, il a 26 ans, mesure 1,88 mètre et pèse 150 kg.
"On n'a pas le droit de perdre de poids donc, en gros, dès que je peux, je mange !"
Le yokozuna Hoshoryuà la presse
Lui est apprécié sur le ring pour sa rapidité et sa technique de lancer. Il a accepté de dire quelques mots à la presse : "Certains d’entre nous ont fait du tourisme et c’était incroyable de découvrir en vrai des endroits que l’on avait vus qu'à la télévision. On est tous très heureux d’être là, à Londres, et on espère que les fans vont vraiment vivre et ressentir l’expérience du Grand Sumo. En tout cas, moi, je vais faire de mon mieux pour gagner", lance le sportif professionnel.
Un tournoi en France l'année prochaine
Mark nous montre les autographes qu’il a récoltés, par exemple celui de Takayasu. "C'est vraiment une star, depuis quelques années, il est parmi les meilleurs, tout le monde l’adore", explique Mark. Toutes les semaines, le jeune homme regarde les tournois de sumo, sur la chaîne japonaise NHK. Pour lui, c’est bien plus qu’un sport : "J’aime l’esthétique, la puissance, le cérémonial. J’aime tout ce qui va avec. Ça touche à l’esprit, la religion, c'est tout ça, ensemble, à l’intérieur d’un évènement. Et quand vous voyez les sumos en vrai, vous réalisez combien ils sont massifs et puissants", sourit le spectateur.
Pour leur second voyage en Europe, les sumos ont choisi la France : Paris au printemps prochain, à l’Accor Arena. Un retour, 30 ans après avoir été invité par l’ancien président Jacques Chirac, véritable fan à l’époque de cette culture ancestrale.