La grande prairie américaine s’étend du sud du Canada au Texas, sur plus de 4 000 kilomètres. Avant l’arrivée des colons, les habitants vivaient en harmonie avec les bisons. « Pour nous, le bison était le symbole de Dieu » explique Tuffy, de la tribu des Nakodas. À l’époque, 60 millions de bisons peuplaient la plaine. Mais, pendant la conquête de l’Ouest, l’espèce est décimée par les colons, tandis que les communautés natives sont persécutées.
Depuis plusieurs années, les descendants des premières nations veulent ressusciter la prairie. Le film coréalisé par Thierry Robert retrace le retour de l’animal sur ses terres ancestrales, après avoir frôlé l’extinction. Au cœur du Montana et du Wyoming, les tribus indiennes ont signé le « pacte du bison ».
La mémoire joyeuse et douloureuse des communautés locales
Dans un élan fédérateur, elles ont uni leurs forces à celles des scientifiques de l’ONG American Prairie, des « Blancs » désireux de réparer les dégâts causés. Toute une équipe de naturalistes mène désormais un projet de restauration à grande échelle, malgré les oppositions des « ranchers », des cow-boys éleveurs de bétail.
En 2016, Jason a réintroduit dix bisons. La harde compte aujourd’hui 120 têtes. Au-delà de l’immense fonction écologique du grand bovidé dans la prairie, « il y a un sens beaucoup plus profond à sa réintroduction pour nos tribus », confie-t-il. Présent dans les chants, les roches, mais surtout les esprits, le bison fait partie de la mémoire joyeuse et douloureuse des communautés locales. Pour Jason, « c’est comme si l’on ravivait le souvenir profond d’une vie partagée avec le bison ». Avec des images spectaculaires de la faune américaine, d’une beauté fulgurante, le film tisse une fresque émouvante de destins arrachés, réparés, liés.
La Grande Prairie, le pacte du bison, France 5, 21h5, lundi 20 octobre 2025.
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