Other Lives, Volume V (PIAS)
Jesse Tabish et les musiciens qui forment le groupe Other Lives sont originaires de l’Oklahoma, un État américain célèbre pour avoir vu naître J.J. Cale et abriter le Bob Dylan Center, qui réunit les archives du musicien. Active depuis une vingtaine d’années, la formation n’a produit que de grands albums. V, qui vient de sortir, cinq longues années après For Their Love - bande-son idéale du confinement - est une nouvelle réussite à porter à leur crédit. La deuxième chanson de l’album s’intitule Versailles. « Versailles, c’est un peu l’exact opposé de l’Oklahoma, l’un des États les plus conservateurs des États-Unis. Quand tu viens de là, tu as envie de croire qu’un autre système est possible » explique Tabbish. Les musiciens du groupe, qui vivent éparpillés aux quatre coins des États-Unis se sont regroupés pour enregistrer leur cinquième album dans une église désaffectée du centre de Stillwater. Le disque est traversé par un souffle très puissant, les compositions rivalisant d’intensité dans des arrangements luxuriants. On a parlé d’Americana symphonique pour qualifier la formule d’Other Lives, qui doit autant à Ennio Morricone qu’aux maîtres du folk et de la country américaines. Très riches et évocatrices, les chansons transportent l’auditeur dans des contrées émotionnellement très chargées. De grands espaces, oui, mais au service d’une géographie intime. Un très beau disque.
Simple Minds, Once Upon a Time (Universal Music)
Difficile de se l’imaginer aujourd’hui, mais, au milieu des années 1980, le groupe écossais Simple Minds était considéré comme le concurrent le plus sérieux de la formation irlandaise U2. Afin de célébrer les 40 ans de l’album qui les a vus connaître le plus grand succès de leur carrière. Certes, Jim Kerr n’a jamais eu le charisme de Bono, mais cet album ne manque pas de charme. Le producteur américain Jimmy Iovine, collaborateur de John Lennon, Tom Petty et Bruce Springsteen, en signait alors la réalisation. Porté par le triomphe de Don’t You (Forget about me) aux Etats-Unis, Simple Minds s’était mis en tête de conquérir le monde avec ce disque taillé pour les stades. On trouve sur ce véritable blockbuster pas moins de quatre tubes en or massif : Alive and Kicking (numéro 3 aux Etats-Unis), Sanctify Yourself, All The Things She Said et Ghost Dancing. Pas mal pour un groupe dont c’était alors le septième album. Tout ceci a terriblement vieilli en matière de production (ah ! ces batteries éléphantesques, oh ! ces synthés envahissants, hi ! ces chœurs féminins omniprésents), mais les compositions restent solides. Surtout, Simple Minds ne connaîtra plus jamais une aussi bonne fortune au cours d’une carrière qui se poursuit encore.