Loire-Atlantique : à Clisson, tout un quartier engagé pour rouvrir la chapelle des Templiers, datant du XIIe siècle

Loire-Atlantique : à Clisson, tout un quartier engagé pour rouvrir la chapelle des Templiers, datant du XIIe siècle

L’église clissonnaise date de la fin du XIIe siècle. Fanny Nicou

Les Clissonnais ont voté pour sa sauvegarde dans le cadre du budget participatif de la Ville, débloquant une subvention de 50.000 euros. Le point de départ d’une restauration plus large, espèrent les habitants.

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Connue pour accueillir le légendaire festival de métal qu’est le Hellfest, la jolie cité de Clisson (Loire-Atlantique) dispose d’autres d’atouts. Avec son charme à l’italienne, la commune de 7500 habitants est réputée dans le vignoble de Nantes pour son patrimoine. 14 de ses monuments sont classés, dont la chapelle des Templiers. Depuis quelques mois, un nouvel avenir se dessine pour cette église de style roman de la fin du XIIe siècle fermée depuis une quinzaine d’années.

Dans le cadre du budget participatif lancé par la Ville, les Clissonnais ont été invités à voter pour un projet visant à améliorer le cadre de vie de la commune. Le dossier de Fanny Nicou, élaboré autour du lieu de culte désacralisé, a été retenu, permettant ainsi de débloquer une subvention de 50.000 euros. «J’en avais envie pour le quartier, et pour toute l’implication que chacun a mis dedans. Ça a été une agréable surprise», se réjouit la riveraine, qui habite à 200 mètres.

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Lieu de rassemblement

L’idée de cette remise en état est née collectivement et progressivement. Chaque année, les voisins ont l’habitude de se rassembler autour de cette bâtisse, propriété de la mairie, pour partager un moment convivial. «On avait des regrets sur cette chapelle qui, à notre goût, restait dans l’oubli. Elle n’était pas forcément entretenue comme elle aurait dû. La végétation s’installait. Cela a engagé une réflexion commune». D’autant qu’«à l’intérieur, elle est magnifique. Je ne m’attendais pas à ça», se souvient Fanny Nicou, qui a pu visiter l’intérieur lors des Journées du patrimoine. À terme, l’idée est de la remettre en état pour accueillir ponctuellement des événements culturels, comme des concerts ou de conférences.

«Dans un contexte où les finances publiques sont de plus en plus restreintes, il nous faut composer avec les moyens du bord», observe Laurence Luneau, maire de Clisson, à propos de cet édifice un peu excentré du centre-ville. «Le fait d’avoir ce budget participatif alloué à une partie de la sécurisation et à des travaux de première conservation va aider à intervenir plus rapidement», se réjouit l’édile, ravie de ce chantier. «La chapelle mérite qu’on la mette davantage en exergue sur le plan patrimonial».

Les 50.000 euros vont servir au jointement de certaines pierres du devant qui commencent à tomber, et à mettre hors d’eau la tête des murs. Un accès pour les personnes handicapées va être fait, ainsi qu’un diagnostic de la toiture et une ouverture latérale. «Ce n’est pas une enveloppe très élevée. Quand on parle des bâtiments historiques, on se doit de les restaurer dans les pratiques et le respect du patrimoine», connaît trop bien l’élue. «On n’aura pas fait toute la restauration, mais ces premiers travaux vont permettre de sécuriser et d’en faciliter l’accès».

Restaurer... avec des subventions en baisse

Pour le reste, l’avenir le dira. Un diagnostic fait en amont évoque un coût de remise en état de 400.000 euros. Or, les subventions ne cessent de diminuer en ce qui concerne la préservation des monuments patrimoniaux. «Avant, le département subventionnait à hauteur de 25%, aujourd’hui c’est 0. L’État est passé de 25% à 15%. La Région de 20/25% à 15%. Et on annonce encore des restrictions sur 2026, décrit Laurence Luneau. Pour une ville de 7500 habitants, entretenir son patrimoine, c’est très onéreux et ça vient impacter d’autres projets». La commune réfléchit à mettre en place un plan pluriannuel d’investissement du patrimoine pour les années à venir.

Toutefois, l’engouement des habitants lance une dynamique. «On sent que la mairie a envie d’y participer», positive Fanny Nicou. Une nouvelle association, intitulée La chapelle des Templiers au cœur de notre quartier, a d’ailleurs été lancée pour coordonner les actions. «On est en train de se structurer. Il faut qu’on passe à la vitesse supérieure», explique le nouveau président Dominique Proust, songeant à solliciter des organismes pouvant les aider financièrement. Celui-ci est également membre de l’association Clisson Histoire et Patrimoine qui a accompagné et renseigné les habitants sur le passé la chapelle, ultime édifice d’une des nombreuses commanderies des Templiers.

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En 1794, «la commanderie est entièrement détruite par les colonnes infernales des armées républicaines, hormis le sanctuaire des Templiers», indique dans une fiche historique la structure associative. Aussi, «au début du XXe siècle, cette église fait encore l’objet de pèlerinages». Classée Monument historique en 1975, elle a été rénovée par les compagnons du Devoir entre 1970 et 1980. La dernière à avoir investi le lieu est l’association Les Arts Graphiques en Vallée de Clisson. En 2015, cette structure qui propose des visites autour de la fabrication du papier a déménagé à Gorges pour investir un moulin plus spacieux qu’elle a réhabilité.

Photo prise lors d’un concert des ClisSonnantes dans la chapelle. Ville de Clisson
La chapelle des Templiers vue de l’intérieur, en septembre 2025. Fanny Nicou