Qu'est-ce que le missile "Tomahawk", cette arme de guerre américaine que convoite Volodymyr Zelensky ?

Un missile de croisière de six mètres de long, qui pèse près d'une tonne et demie... Le "Tomahawk" que Volodymyr Zelensky convoite est bien différent de la fameuse hache de guerre amérindienne que le terme désigne à la base. La possible livraison à l'armée ukrainienne de ces missiles américains sera le "sujet principal" de la rencontre entre le président ukrainien et son homologue américain Donald Trump vendredi 17 octobre.

Avec une portée allant jusqu'à 2 500 kilomètres, ce "BGM-109 Tomahawk" permettrait aux Ukrainiens de tirer loin dans les terres en Russie, jusqu'au niveau des monts Oural. Ce missile difficilement détectable est conçu pour voler à basse altitude et à une vitesse de 880 km/h.

Doté d'une caméra pour rendre compte des dégâts en temps réel, le "Tomahawk" est capable de stagner dans une même zone, afin de détecter et de poursuivre une cible mouvante. C'est un missile qui peut engendrer d'énormes dégâts et sur de longues distances, mais qui coûte très cher : jusqu'à deux millions d'euros pour les modèles les plus récents.

Utilisés pour la première fois en 1991 pendant la guerre du Golfe, plus de 2 300 "Tomahawk" ont été tirés lors d'opération de combats depuis. Ce missile a notamment servi l'armée américaine en 2014 lors des opérations menées en Irak et en Syrie contre l'État islamique.

Une aide non négligeable

Le "Tomahawk" serait donc un véritable coup de pouce stratégique pour les Ukrainiens. Ces missiles leur permettraient de riposter, mais aussi d'attaquer. Car ces derniers mois, Kiev a décidé de concentrer ses frappes de drones sur les infrastructures pétrolières russes. Or, les "Tomahawks" sont totalement adaptés à ce type de mission et leur permettraient d'avoir à portée de tir au moins 1 945 positions militaires russes, selon l'Institut pour l'étude de la guerre.

Parmi ces positions clés se trouvent 76 bases aériennes, mais également l'une des plus importantes usines de drones russes. Selon un haut responsable ukrainien. Kiev aimerait acquérir suffisamment de "Tomahawk" "pour que Poutine le sente". Montant de la facture : plus d'un million d'euros l'unité.

Donald Trump n'est pas contre, mais ne garantit pas non plus la transaction. "Si cette guerre ne se règle pas, je risque de leur envoyer des 'Tomahawks'. C'est une arme incroyable, une arme très offensive. Et honnêtement, la Russie n'a pas besoin de ça", a-t-il prévenu. De son côté, Vladimir Poutine a mis en garde : un tel accord entre Américains et Ukrainiens constituerait "une nouvelle escalade" et pourrait affecter les relations entre Washington et Moscou.