Que ressent Nadine Fabre face à la condamnation de son fils, Cédric Jubillar, à 30 ans de prison, pour avoir tué son ex-compagne Delphine? «Rien. Je ne suis ni satisfaite, ni déçue, ni en colère. À côté de moi, ma fille a pleuré sous le coup de l’émotion. Mais moi, je n’ai pas eu de larmes.» La mère de Cédric Jubillar, qui ne s’est pas rendu au tribunal ce vendredi, s’est exprimée ce vendredi 17 octobre auprès de nos confrères du Parisien, à la suite de l’énoncé du verdict.
Malgré les liens du sang, Nadine Jubillar s’est toujours dit, lors de ses rares apparitions médiatiques, persuadée que son fils avait tué son ex-compagne. «Tout a basculé au moment de ma garde à vue en juin 2021 qui avait lieu en même temps que celle de Cédric. Les enquêteurs m’avaient expliqué les éléments qu’ils avaient contre lui et j’avais compris...», a-t-elle relaté ce vendredi.
Passer la publicité«Quand l’avocate de Cédric, Me Emmanuelle Franck, a révélé que sur une pièce du dossier il était écrit que le téléphone de l’amant de Delphine avait borné à Cagnac-les-Mines (le 6 octobre). Sur le moment, j’y ai cru. Je me suis dit que je m’étais trompée ou que j’avais peut-être été manipulée par les enquêteurs et que Cédric était peut-être innocent. Mais non, dix minutes plus tard, mon avocate (Me Géraldine Vallat) m’a expliqué que cet élément ne voulait rien dire», a-t-elle poursuivi.
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«La famille de Delphine a compris que j’étais de leur côté»
Elle s’est également dite «soulagée» d’avoir pu témoigner devant la cour d’assises, expliquant avoir pu «dire la vérité en parlant des côtés les plus sombres de Cédric, comme des violences que j’avais moi-même subies. En confirmant aussi certaines choses importantes, notamment la fameuse phrase» («Delphine m’énerve, j’ai envie de la tuer, je vais l’enterrer et personne ne la retrouvera jamais», NDLR).
Elle raconte avoir «regretté» de ne pas avoir pris cette phrase plus au sérieux sur le moment. «Mais la famille de Delphine a compris à ce moment-là, pendant ma déposition, que j’étais de leur côté. Et non pas à essayer de protéger mon fils à tout prix. En fait, j’ai dit toute la vérité mais sans jamais l’accuser.»
«Cédric n’avouera jamais»
Nadine Jubillar, qui ne sait pas ce qu’il s’est passé dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre 2020, a vu pendant le procès son fils «sans réaction, impassible, imperturbable, sans émotion. Alors que je le connaissais spontané et volubile. Je ne l’ai pas reconnu. (...) Ce qui est sûr, c’est que Cédric ne s’est pas battu pour montrer qu’il était innocent. Il était très bien défendu par ses avocats mais lui s’est défendu tellement mal...»
L’affaire risque en tout cas de compromettre à jamais la relation entre la mère et son fils: «Je ne pense pas avoir retrouvé la force de lui écrire ou d’aller le voir en prison. Il va falloir que je travaille sur ce blocage psychologique», déclare-t-elle. Et de cingler: «À mon sens, Cédric n’avouera jamais les faits, au moins jusqu’à son procès en appel.»