La ministre des PME et du pouvoir d’achat veut faciliter le recours «immédiat» à l’intéressement par les salariés

Serge Papin veut agir concrètement pour le pouvoir d’achat. « Je suis le ministre du quotidien. Le pouvoir d’achat fait partie de ce quotidien », a déclaré l’ex-patron de Système U, aujourd’hui ministre délégué aux PME, au Commerce, à l’Artisanat, au Tourisme et au Pouvoir d’achat, au micro de RTL ce vendredi. Sur ce point, le ministre veut aller vite. Il propose un nouveau mécanisme de partage de la valeur, inspiré de l’intéressement, mais immédiatement disponible pour la consommation, à la différence des systèmes de partage de la valeur, davantage «orientés vers l’épargne». « Je voudrais qu’il y ait quelque chose de simple, qui permette d’avoir, tout de suite, un complément disponible pour la consommation », explique-t-il.

Ce dispositif, qu’il souhaite non imposable, aurait pour vocation de renforcer le lien entre dirigeants et collaborateurs, tout en redonnant de l’air aux ménages. Contrairement à l’intéressement ou à la participation, souvent orientés vers l’épargne, ce mécanisme serait orienté vers la consommation, et ce, dès l’année prochaine. Serge Papin souhaite en effet voir figurer ce dispositif dans le projet de loi de finance 2026 pour une mise en œuvre « le plus vite possible », conclut-il.

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Soutenir les PME

Un bonus à la consommation que le nouveau ministre souhaite orienter vers la production des PME françaises. Au moment des négociations entre la grande distribution et les entreprises d’agroalimentaire, l’ex-patron de Système U a affirmé son souhait de voir passer les PME «en premier» pour leur assurer des places de choix dans les rayons des grandes surfaces. «Le problème des PME c’est d’être présent», a-t-il insisté.

Il a également appelé les acteurs de la grande distribution à réviser les mécanismes de péréquation des marges, arguant que les marges des produits moins connus (que les sodas, sur lesquels la guerre des prix est féroce par exemple, NDLR) sont plus élevées pour compenser les effets de la «guerre des prix» qui tire les prix des produits des grandes marques vers le bas. «Il faudrait inverser ça pour que les produits des PME, les produits de France soient plus compétitifs», a-t-il exposé. Dans ce domaine, il souhaite également s’attaquer au «made in China». Serge Papin s’est ainsi dit favorable à aller vers plus de protectionnisme, en faisant référence au partenariat entre le géant de l’e-commerce chinois Shein et le BHV : «Je pense qu’il faut dire non», a-t-il déclaré, catégorique.

Dynamiser le commerce en centre-ville

« Notre commerce doit muter. C’est un enjeu. » Alors que le taux de vacances commerciales a augmenté en 2025 et dépasse 10%, « la trajectoire n’est pas bonne », estime le ministre des PME. « On peut inverser la tendance », affirme cependant Serge Papin. D’abord « en soutenant les commerces ouverts, robustes et résilients », afin qu’ils puissent « croître, s’agrandir ». Il souligne également l’importance d’aider de nouveaux acteurs à s’installer, en évoquant à demi-mot l’encadrement des loyers commerciaux : « (Il faut) essayer de faire en sorte que les loyers soient adaptés ».

S’il n’a pas donné de détail sur le financement de telles mesures de soutien, Serge Papin veut se tourner vers les solutions locales : « Il y a des villes qui ont créé des foncières pour ça. Je vais m’en inspirer. On peut trouver de l’argent des communes, de la Banque des Territoires, et aussi des commerçants », a-t-il déclaré.