Municipales 2026 à Nice : LFI et ses alliés se lancent, la gauche plus divisée que jamais face à Estrosi et Ciotti
L’avocate Mireille Damiano, soutenue par LFI et le collectif Viva!, va être candidate pour la seconde fois aux municipales à Nice malgré une candidature d’union entre écologistes, socialistes et communistes.
Passer la publicité Passer la publicitéLe nom de la liste soutenue par LFI à Nice (Alpes-Maritimes) est habile, pouvant laisser croire à une grande union, mais traduit en réalité une profonde division de la gauche en vue des municipales. Avec un «Nice Front populaire», référence au NFP (Nouveau Front populaire), les Insoumis et les membres du collectif citoyen Viva! veulent s’imposer comme la principale alternative au duel annoncé entre Christian Estrosi (Horizons) et Éric Ciotti (UDR), malgré une candidature unie des écologistes, socialistes et communistes.
L’avocate Mireille Damiano a été désignée tête de liste de ce «NiFP», dimanche, suivie d’Olivier Salerno, référent local de LFI et candidat aux législatives anticipées de juin dernier dans la première circonscription, déjà face à Éric Ciotti. L’autre référente de LFI, Anne-Laure Chaintron ainsi que David Nakache, président de l’association pro-migrants Tous citoyens!, complète cette liste.
L’entente entre les Écologistes, le PS et le PC avec LFI n’aura donc pas été possible à Nice, traduction des dissensions sur la scène nationale. Un début de dialogue avait été ouvert entre ces acteurs de la gauche niçoise, en vain. «Nous sommes favorables au rassemblement, nous avons travaillé pour mais on estime qu’on doit prendre nos responsabilités avec un programme de rupture et qu’on va construire avec les habitants», explique Mireille Damiano au Figaro, qui évoque une «dynamique très forte» derrière leur initiative.
Elle rappelle néanmoins que le dépôt officiel de la liste avec les 69 noms se fera en février 2026 et que d’ici là, «faire une union n’est pas inenvisageable». «On ne se tapera pas dessus», promet Olivier Salerno. «Mais on s’étonne juste qu’ils s’autoproclament comme une liste d’union alors qu’il n’y a pas tous les partis et toutes les composantes», poursuit-il.
Risque d’autodestruction
La gauche niçoise risque bien de se livrer à une bataille intestine au moins lors du premier tour, au risque de s’autodétruire et de ne même pas parvenir à se qualifier. Car outre l’écologiste Juliette Chesnel-Le Roux soutenue par le PS et le PC, Jean-Marc Governatori avec sa ligne d’une écologie au centre a annoncé se représenter et deux autres élus, qui étaient pourtant derrière lui en 2020, veulent aussi tenter leur chance.
Aux précédentes municipales, Mireille Damiano, déjà soutenue par LFI et Viva!, n’avait pas réussi à se qualifier avec ses 8,90%, derrière Jean-Marc Governatori (11,30%) mais devant le PS et Patrick Allemand (6,57%), rallié aujourd’hui à Juliette Chesnel-Le Roux.
«On s’est dit qu’on avait initié quelque chose et qu’avec cette nouvelle candidature, c’était une preuve de constance et de fidélité, confortée par l’expérience du NFP», plaide l’avocate Mireille Damiano, connue notamment pour défendre Geneviève Legay. Lors des législatives anticipées, la gauche entièrement unie avait terminé en deuxième position dans les trois circonscriptions niçoises, devant les proches du maire Horizons de Nice Christian Estrosi.
Passer la publicitéDynamique
«La dynamique de campagne nous donnera raison et je pense qu’on part avec une bonne longueur d’avance», soutient Mireille Damiano, qui a annoncé sa candidature dimanche dernier devant une centaine de militants sur la place Garibaldi. «Cette décision acte la division et fait, de fait, le jeu de Christian Estrosi et d’Éric Ciotti, dont ils deviennent les meilleurs alliés objectifs», a regretté le communiste Julien Picot, qui seconde Juliette Chesnel-Le Roux. Il dénonce encore «des consignes nationales», «des logiques individuelles».
Si les chances sont minces pour le gauche l’emporte à Nice, ville historiquement à droite, ces différents scores pourraient bien être déterminant dans la configuration d’un second tour où Christian Estrosi et Éric Ciotti seraient les mieux placés. Duel, triangulaire voire quadrangulaire, toutes les hypothèses sont sur la table.